Astrid Perrette, 41 ans, n’est pas une chapelière ordinaire. Elle est aussi modiste, elle crée des chapeaux pour les femmes. Installée depuis 12 ans au centre ville de Metz, elle gère sa boutique seule. Enfin, quand sa mère n’est pas là pour lui donner un coup de main à la caisse. À première impression, Astrid semble froide et un peu stricte. Jupe serrée, regard sévère. Sa passion c’est le chapeau, depuis l’enfance. Elle ne l’explique pas. En revanche, elle a fait un choix. Celui de vivre de sa passion, la création de couvre-chefs.

Embarquée dans des études paramédicales, elle change son fusil d’épaule au début des années 2000 quand son chemin croise celle d’une vieille boutique de chapeau à vendre. Astrid peux enfin s’exprimer pleinement. Elle part visiter des ateliers de chapeau dans toute la France pour trouver les modèles qu’elle veut vendre, suit quelque formations et passe finalement à la création, le sel de son métier.

Son atelier n’est pas aussi spacieux qu’on pourrait l’imaginer. Un simple couloir, pas très grand et pas très loin de la caisse de la boutique. Une fenêtre éclaire ses étagères de travail. Elle montre ses outils principaux : une machine à coudre, une surfileuse, des têtes pour poser les chapeaux. Ailleurs, les matières premières ; le reste, “c’est dans la tête”. Astrid n’aime pas trop dessiner ses chapeaux avant de les créer. Elle préfère se lancer directement à partir d’une idée.

La création se fait préférentiellement durant la période estivale et n’est qu’un aspect de son métier. L’autre, essentiel, est la vente. L’hiver s’y prête bien, car “40% de la chaleur ressort par la tête”. Astrid conseille et accompagne ses clients dans leur choix – “Rangez un peu vos oreilles”, “ça c’est du facile à porter”. Attentive à la forme du visage de ses clients, chaque tête à son chapeau, elle prend également le temps de raconter quelques anecdotes au moment de l’achat.

Astrid n’a pas d’enfant. Elle a une chienne, Vodka. C’est un vieux teckel impossible à rater. Lorsqu’on entre dans la boutique, elle aboie. “Elle surveille” explique Astrid pour rassurer la clientèle. Affalée sur un fauteuil, elle fait partie du décor. Tout comme quelques photos d’hommes avec des chapeaux et une publicité old-school de la plus célèbre des marques de chapeau de cow-boy.

Astrid Perrette est aussi photographe à ses heures. Elle utilise de l’azote liquide avant de réaliser ses clichés de chapeaux pour donner une impression de vapeur, un peu énigmatique. Un peu comme elle. On ne devine sa personnalité qu’une fois la fumée dissipée.